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Biographie de Carlègle, illustrateur (Charles Émile Égli 1877-1937)

Carlegle biographie Charles Emile Egli 1877-1937 Calaméo

Découvrez la grande diversité de talents de l'illustrateur de la joie de vivre du premier XXe siècle.

Enquête biographique par Frédéric Bresc, agrégé d'Histoire.

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Carlègle (1877-1937) - Biographie par Frédéric BRESC, agrégé d’Histoire

Carlègle (pseudonyme de Charles-Émile Égli 1877-1937), est un grand illustrateur, graveur et dessinateur de presse du premier XXème siècle. Carlègle est né en Suisse à Aigle en 1877 et mort à Paris en 1937.
Né le 30 mars 1877 dans canton de Vaud en Suisse francophone, il fait sa scolarité au collège de Vevey, puis il obtient le grade de licencié ès lettres à l’université de Lausanne, où son père était directeur du gymnase classique.

Carlègle intègre alors l’École des beaux-arts de Genève où il devient l’élève d’Alfred Martin ; il s'y perfectionne à la gravure sur bois avant de partir pour Paris. Il entre dans l’atelier Cormon, à l’École des beaux-arts de Paris, où il retrouva son ami Aloys Huaonnet. Sous le pseudonyme de Carlègle, il expose des peintures au Salon d’automne mais revient rapidement au dessin dont il devient un maître de la xylographie et du crayon : crayon agile et spontané, cherchant d’un geste vibrant une poésie en mouvement, qui identifie son style.
Il consacre une production très importante aussi bien à la presse humoristique qu’à l’illustration bibliophilique. Les revues se disputent sa collaboration; il intègre la confrérie sélective des « humoristes » parisiens.
Son art est élégant et impertinent, aussi bien chic et bourgeois que populaire, alliant volupté féminine et humour.
Dessinateur prolifique très reconnaissable à son trait vif et souple, comme des coups de griffe, on le retrouve sur toute sorte d’imprimés : livres pour enfants, caricatures de presse, publicités (Belle jardinière, livre d’étrennes), et surtout des illustrations pour des livres réservés adultes (dessiner à la fois pour enfants et pour adultes était commun à l’époque comme Jacques Touchet...).

Carlègle devient un des grands « humoristes » (terme pour qualifier les dessinateurs impertinents de l’époque qui se retrouvent chaque année au Salon des humoristes dont Poulbot ou Hellé) dans L’Assiette au beurre, dans La Vie parisienne, dans Le Rire et le Sourire, entre autres.

Excellent graveur sur bois, il participe au renouvellement de la gravure destinée à l’illustration du livre d’art.
Son dessin est fin et subtil. Son style léger le classe parmi les grands maîtres de son époque.

Carlègle commence très jeune par dessiner des jouets et quelques livres pour enfants dans la collection « Album Carlègle » dont Une histoire qui finit mal (1905) et L’Automobile 217-UU (1907) : Carlègle est ici un des tout premiers dans l’histoire de l’illustration à dessiner les petites choses vivantes ; un anthropomorphisme des objets qui ont une âme et dont il est le précurseur dans l’histoire de l’édition. Cela fait assurément de Carlègle un très grand moderne de l’édition enfantine. On y retrouve la satire, l’humour et le coup de crayon grotesque de ses fameux dessins de presse : Carlègle se met à la portée des enfants pour les amuser.
Il compose aussi plus tard des livres plus pédagogiques : Au temps du grand roi d’Émile Magne (1935), Le roi de Rome d’Octave Aubry (1936)...

Pour adultes, Pierre Louÿs engage Carlègle pour illustrer les Aventures du Roi Pausole (dans la collection à large tirage et bon marché Modern Bibliothèque de Fayard). Cette première collaboration remarquée lui ouvre les portes de l’édition illustrée. Son premier grand succès est en 1919 l’illustration en bois gravés du Daphnis et Chloé de Longus en édition de luxe ; il garda les bois 17 ans avant de les livrer à l’imprimeur. Soutenu par l’éditeur Léon Pichon, Carlègle multiplie alors des bois gravés pour Lettres de la Religieuse Portugaise (1917), La Fille d’auberge (Copa) de Virgile (1918), le Florilège des ballades françaises de Paul Fort (1922), ou pour plusieurs volumes des oeuvres complètes d’Anatole France.
Le temps de la notoriété est venu : Carlègle maîtrise l’art d’évoquer le texte. Les bibliophiles connaissent la remarquable édition de La Maison Tellier de Maupassant (1936), les beaux dessins enlevés des livres de Théodore Botrel, ou encore les éditions plus coquines et voluptueuses : son premier succès du genre avec Les Aventures du roi Pausole de Pierre Louys (1908 puis succès de sa réédition aquarelle en 1924), Les Contes de la Fontaine (1928), Le Sopha de Crébillon (1933), Le Malheureux petit voyage de Gabriel Soulages (1936), et enfin Nudité de Colette (1943), publié post-mortem. La liste est longue.

En novembre 1921, Carlègle est élevé au grade de chevalier de la légion d’honneur. Citoyen suisse (puis naturalisé français par la suite), il est reconnu par la France pour ses « services rendus à l’art français ».

Carlègle a la particularité de multiplier les types d’imprimés (éditions populaires comme élitistes, pour enfants comme pour adultes), multiplier les éditeurs (Léon Pichon puis à partir de 1926 Calmann-Lévy ou Briffaut) et multiplier les techniques (dessin, gravure sur bois ou aquarelle).
Comme il l’a appris à Genève, il adapte aussi ses talents aux arts industriels : il conçoit des jouets avec le grand Hellé, des tentures, des ornements chez Peignot. Il crée une police d’écriture populaire pour l’édition : le Dorique.

En 1932, à 53 ans, alors que Carlègle rentre vers Paris où il habite au 9 quai de Bourbon, sa voiture percute une voiture venant en sens inverse sur une route de Côte-d’or. L’accident de la route mortel pour le conducteur en face laisse Carlègle gravement blessé au crâne. Cet accident n’est pas sans rappeler, avec une triste ironie, le livre écrit 25 ans auparavant L’Automobile 217-UU. Rétabli après un long séjour à la clinique de Nolay, Carlègle rentre à Paris avec sa femme pour produire encore énormément.

Mais quelques années plus tard, Carlègle meurt à 60 ans le 9 novembre 1937 en pleine renommée des suites d’une intervention chirurgicale.
Son oeuvre est aujourd’hui conservée avec attention dans le trésor de nombreux bibliophiles, car il restera le dessinateur de la joie de vivre d’avant-guerre.

Si Carlègle amuse encore, c’est que le lecteur sent que le dessinateur s’est lui-même beaucoup amusé.


F.BRESC

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